22 mai, 2010Haere ra Aotearoa

A Melbourne, le 16 mai 2010

Du 25 avril au 13 mai 2010

Nous voila à Melbourne, ayant finalement réussi à nous séparer de notre van assez vite. Nous avons été chanceux de le vendre seulement deux jours après l’avoir mis en vente. Chanceux car a cette période de l’année, beaucoup de gens veulent se débarrasser de leur van alors que très peu de personnes cherchent à acheter avant l’hiver. Nombreux sont alors les gens qui doivent brader leur van avant la date fatidique indiquée sur leur billet d’avion de retour. Ca n’a pas été le cas pour nous mais il est vrai que nous étions un peu sous tension durant ces derniers jours. Cela a été d’autant plus palpable lorsqu’un Canadien s’est engagé à nous acheter le van un lundi matin pour nous annoncer dans l’après-midi qu’il ne le voulait plus. Pour nous, l’affaire était conclue (il nous avait laisse un dépôt de garantie) et la retombée a été assez difficile. Pas simple de repartir à l’entrepôt pour exposer le van alors que pas un visiteur ne passe dans le coin pour acheter. Et puis finalement, le coup de téléphone libérateur est arrivé en fin de matinée le mardi. En fin d’après-midi, Jojo était entre de nouvelles mains et nous avancions notre départ pour Melbourne d’une semaine.
Avant de vous raconter nos aventures en Australie, il nous reste à vous conter notre trajet retour vers Auckland. Nous vous avions laissés à Dunedin. Apres le match de Rugby, nous avons pris la direction des formidables lacs Pukaki et Tekapo. Leur eau, d’un bleu entre le turquoise et le vert s’est avérée être la plus belle que nous ayons vue jusqu’alors. Seulement, la météo a fini par nous lâcher. Nous n’avons vu le reflet du Mont Cook – et celui des formidables montagnes aux alentours sur – que sur les belles cartes postales de la région en vente dans le magasin de souvenirs. Le temps était bouché et nous ne voyions donc pas grand-chose. Nous avions prévu d’y passer trois jours pour faire de belles randonnées mais devant des prévisions météo exécrables, nous avons pris la poudre d’escampette et rejoint Christchurch et la Banks Peninsula.
Christchurch est la ville que nous avons le plus appréciée en Nouvelle-Zélande. Très vivante et aérée, elle possède une architecture un peu plus européenne et intéressante que la moyenne des villes néo-zélandaises. Sous un impeccable ciel bleu, nous avons pas mal marché dans la ville et avons été rejoints le dernier jour par Harry et Magalie. Ce fut également un vrai plaisir que de rester simplement assis à papoter sous la douce chaleur du soleil automnal.

Non loin de la ville se trouve la Banks Peninsula, ancien site volcanique. Verte et vallonnée, la péninsule domine parfois de façon spectaculaire l’océan pacifique.



Et puis au bout de celle-ci, un petit village, Akaroa, fondé par des Français. Sans l’intervention des Anglais qui ont empêché les Français de progresser en terre néo-zélandaise, le pays aurait pu devenir une colonie française. Le village en lui-même n’a rien d’exceptionnel si ce n’est ses rues aux noms français (rue Jolie, rue Benoit etc.) et ses petits cafés bordant une jolie petite baie.

La Banks Peninsula restera aussi l’endroit ou nous nous sommes fait le plus peur avec le van. Embarqués sur une gravel road (route non goudronnée) comme seule la Nouvelle-Zélande sait les faire – et au demeurant magnifique – nous nous sommes retrouvés bloqués au milieu de nulle part. Au moment de faire demi-tour dans le chemin, nous avons mis les roues arrière (propulsives) un peu trop loin et une des roues ne touchait plus le sol (fort dénivelé). Nous n’avons du notre secours qu’à un peu de chance, une forte communion avec Jojo et la maitrise de Gilles au volant. Les quelques minutes ou le van ne voulait plus remonter la pente ont été assez intenses. Seuls a trente minutes de la première route et sans réseau de téléphone, nous étions bons pour patienter ou marcher un moment.
Nous avons ensuite rejoint Kaikoura, ville bien connue en Nouvelle-Zélande pour l’observation des baleines en bateau ou en hélicoptère. Devant un prix un peu prohibitif et une motivation moyenne (ce n’était pas vraiment la saison), nous n’avons pas embarqué à bord du bateau pour voir les cétacés. A la place, nous passerons un bon moment à profiter des environs, et encore une fois, à se délecter de la présence des lions de mer, bien plus imposants que les otaries mais aussi plus odorants.



Le lendemain, nous quittions l’ile du sud et reprenions le formidable ferry pour rejoindre l’ile du Nord.

Petite balade à Wellington et direction Napier sur la cote Pacifique. Nous avons beaucoup aimé cette ville à l’architecture Art Déco et colorée avec ses énormes palmiers et qui au soleil couchant, ressemblait fortement à une ville sud-américaine.

Apres deux jours à déambuler, nous sommes partis à Taupo pour un petit pique-nique au bord du lac que nous aimons tant et avons roulé jusqu’ à la Coromandel Peninsula. Située non loin d’Auckland cette enclave reste une des régions les plus sauvages de l’ile du nord. Coté culinaire, les moules fumées de la ville de Coromandel resteront une belle trouvaille. Natures ou à l’ail, elles accompagnent parfaitement un bon petit plat de pates ou se prennent tout simplement à l’apéro. Coté nature, même après deux mois passés en Nouvelle-Zélande, nous avons encore réussi à nous émerveiller devant la beauté des paysages locaux. Parmi ceux-ci, Cathedral Cove, une arche dans la falaise formée par l’érosion, est le plus connu. Nous n’avons malheureusement pas pu profiter du spa naturel de la Hot Water Beach, arrivant un peu trop tard après la marée basse (dans les deux heures avant ou après la marée basse, il suffit de creuser un trou dans le sable et de se baigner dans l’eau de source chaude).



Apres deux jours passés prêt de la nature, nous sommes rentrés à Auckland. Vous connaissez la suite, on a réussi à vendre Jojo et on a dit au revoir à ce pays que nous avons tant apprécié. La Nouvelle-Zélande et la diversité de ses magnifiques paysages resteront surement comme un des coups de coeur de notre voyage autour du monde.


16 mai, 2010La magie de Fiordland

Du 17 au 25 avril 2010

On avait entendu toutes sortes de rumeurs sur Fiordland: il pleut beaucoup (ce qui nous sera confirme une fois sur place, en moyenne 7m d’eau par an !) et la vue sur les fjords est souvent perturbée par la présence de gros nuages. Nous n’avions jamais vu de fjords et nous étions impatients de visiter cette région et plus particulièrement les deux fjords que sont le Milford Sound et le Doubtful Sound.
Nous sommes ainsi arrivés dans la petite bourgade de Te Anau sous un grand soleil ce qui nous a rendus plutôt optimistes pour le reste de notre séjour dans la région. Depuis Te Anau nous avons roulé en direction de Milford. Au risque de nous répéter, nous avons été une fois de plus surpris par la beauté et la diversité des paysages sur ces 120 kilomètres de route. Cependant, un peu avant d’arriver au tunnel emmenant à quelques encablures de Milford, le temps a changé de façon soudaine et les nuages se sont invités dans le paysage. A la sortie du tunnel, c’était pire : il pleuvait et les nuages étaient encore plus épais ! Malheureusement pour nous, les rumeurs n’étaient pas totalement infondées. Nous sommes arrivés de nuit à Milford ou il n’y avait strictement rien a part l’embarcadère, ce qui était franchement déprimant. Alors que nous avions décidé de ne pas faire de promenade en bateau, le réceptionniste du camping nous a proposé une excursion pour le lendemain matin à un prix défiant toute concurrence. Nous avons donc changé de plan et mis notre réveil pour partir en croisière de bonne heure le lendemain. Notre réveil au camping ne laisse rien augurer de bon coté météo. Un léger crachin et des nuages assez épais nous bloquent la vue. Pourtant, lorsque nous prenons notre petit bateau a 9 heures précise, le temps est parfait (ou presque). La vue sur le plus célèbre des fjords néo-zélandais est magnifique.

A bord, la tranquillité du lieu n’est même pas troublée par la vingtaine de pèlerins qui nous tiennent compagnie. Le tour de deux heures est passé à une vitesse incroyable, entre une sortie en mer (pour admirer le fjord depuis la mer), une rentrée avec le bateau sous une cascade ou l’observation d’un bébé otarie seul sur son rocher. Nous avons adoré la beauté des montagnes plongeant dans l’eau (qui n’est pas sans rappeler la rivière Li en Chine) et l’étonnante végétation qui y pousse. Milford Sound est classé par les Kiwis comme le premier site touristique à visiter en Nouvelle-Zélande. Pour nous, cela restera une parfaite mise en bouche puisque le lendemain nous partions en croisière sur le deuxième plus grand fjord local, le Doubful Sound (sous les chaudes recommandations de Sylvain et Quitterie rencontrés en Inde et avec qui nous avions partagé un repas quelques jours plus tôt).



Le temps est encore une fois de notre coté. Alors que depuis une dizaine de jour le temps était à la pluie et aux nuages dans ce fjord, nous avons droit à un temps incroyable.




Nous passerons l’après-midi, la nuit et la matinée dans le bateau. A bord nous avons fait la connaissance d’un couple de Chinois qui partageait notre cabine (les cabines doubles sont hors de prix). Nous passerons la soirée avec eux, à nous remémorer les bons moments passés en Chine et a parler de leur vie en Australie. On en oublierait presque le but de la croisière : voir ce fjord immense et majestueux.

Comme à la Baie d’Along, le coucher du soleil sur la mer de Tasmanie a été incroyable mais plus encore restera dans notre mémoire le réveil matinal.


Ainsi, après avoir navigué dans le bras principal du fjord sous un soleil radieux, nous avons gagné le Crooked Arm dans un brouillard à couper au couteau. Là, l’équipage a coupé toutes les machines. Il nous sera difficile d’oublier ces quelques minutes de silence au milieu du fjord. Pendant que le bateau partait tranquillement à la dérive, nous assistions à un concert ou se mélangeaient le bruit de cascades et la douce mélodie des chants d’oiseaux. Nous resterons aussi ébahis devant la beauté des quelques rayons de soleil perçant l’épais brouillard, offrant une lumière presque irréelle et paradisiaque.


Le retour sur la terre ferme fut difficile mais un joli programme nous attendait. Après avoir longuement hésité et vérifié la météo, nous sommes partis vers les Catlins, une des régions les plus sauvages de la Nouvelle-Zélande située à l’ extrême sud de l’ile. Au programme, observation des lions de mer et des pingouins aux yeux jaunes (une espèce très rare et menacée) depuis la plage. Le temps étant décidément bien clément, nous avons pleinement profité de ce que cette terre sauvage avait à nous offrir. Ainsi, les arrêts à Purpoise Bay (ou on peut nager avec les dauphins lorsque c’est la saison,) ou Nugget Point nous ont permis d’assister à des couchers de soleil encore une fois sublimes.







Avant de remonter vers Dunedin, grande ville assez sympa, nous avons fait un tour dans la Otago Peninsula pour voir des albatros et des pingouins bleus. Les albatros ne se sont pas montrés et les pingouins bleus ont joué avec nos nerfs, arrivant une heure après l’heure de rendez-vous. Ainsi dans le noir et alors que nous remontions à la voiture, ces derniers, petits malins, sont sortis de l’eau. Gilles a couru vers la plage et a pu en apercevoir quelques uns grâce à la débilité de certains touristes (qui mettent le flash alors que cela effraie les petits pingouins). Ce fut malgré tout très sympa et même assez rigolo de voir les pingouins se trémousser assez maladroitement pour regagner leur nid.
Otago Peninsula

Après nos quelques jours prêts de la nature, nous regagnions Dunedin et y retrouvions Harry et Magali (que nous avions rencontrés aux Catlins) pour une après-midi très sympa et surtout un match de rugby entre deux équipes du super 14. Malgré un froid assez cinglant, nous avons apprécié le spectacle, notamment la première mi-temps ou un nombre incalculable d’essai a été marqué.

Au programme pour le prochain article, notre remontée vers le nord. Pour le moment nous avons été servis pour le temps et notre programme (au jour le jour) s’est goupillé de façon assez incroyable. Cette ile du sud se révèle décidément fascinante et sauvage. Nous avons de plus fait quelques rencontres agréables et intéressantes, ce qui rajoute toujours un petit plus aux découvertes traditionnelles.

30 avril, 2010Notre vie de bohème

Déranger, ranger, déranger, ranger, chercher, chercher encore… « Mais ou t’as mis ca ?, J’y ai pas touché, c’est toi qui t’en es servi la dernière fois ! Et merde va…». Au départ, la vie dans le van se résumait un peu à ca. Petit à petit nous avons pris nos marques. Nous sommes maintenant devenus vraiment efficaces et nous nous sommes habitués au peu de place que nous avons pour bouger dans le van. Nous avons trouvé une petite routine dans notre quotidien. Chaque chose a sa place et chacun connait son rôle (Gilles attrape tout ce qu’il faut pour le petit-déj, Hannah met tout en place sur la table,…). Ça fait du bien de trouver des repères après les mois passés en Asie. Lorsque nous rentrons de visite ou de promenade, nous nous sentons un peu comme dans notre maison. Certes une maison sans électricité mais toujours agréable à retrouver. Pour les plus curieux, nous faisons pour la plupart du temps du camping sauvage. Dans l’ile du nord, c’était très facile. Gilles ira même a jusqu’à dire que la Nouvelle-Zélande est un terrain de camping géant. Il y a des toilettes et lavabos partout et des petits coins tranquilles pour dormir au bord des routes, des plages ou des criques. Puis une première fois dans l’ile du sud, dans la Golden Bay, nous nous ferons virer alors que nous étions au lit (pas qu’il était très tard mais n’ayant pas la lumière on vit au rythme du soleil…). Un monsieur s’est approché doucement avec une lampe de poche et l’a gentiment orientée vers le van. A peine passé la tête hors du véhicule, on s’entendra dire : « there’s a campsite just there » en pointant du doigt le terrain juste derrière nous. Nous bougerons sans rechigner (nous conduirons jusqu’à la prochaine ville), en ravalant les jolis noms d’oiseau qui nous venaient à la bouche (on pense que c’était le propriétaire du camping du petit village de Collingwood). La deuxième fois fut un peu plus violente. Quatre heures du mat… Pan pan pan sur le van. Hannah saute hors du lit. « Council security, vous devez partir d’ici avant que les flics arrivent sinon c’est 500 dollars d’amende chacun car vous n’avez pas le droit de dormir la et on va aussi immobiliser votre véhicule ». Inutile de dire que nous avons pris les jambes à notre cou et avons déguerpi au plus vite. Depuis cette épisode, aucune déconvenue. Dans les zones rurales, on fait bien attention à ne pas dormir la ou c’est formellement interdit et dans les grandes villes on se dirige vers les zones résidentielles (notre van est petit et discret et se confond bien parmi les autres voitures). Et puis parfois, on se paie le luxe d’aller au camping. Là, c’est le grand confort : sanitaires et cuisine équipée ou nous en profitons pour nous faire un bon repas chaud un peu plus élaboré que d’habitude (nous pouvons aussi cuisiner dans notre van, malgré la promiscuité !).

En dehors des petites préoccupations quotidiennes (dormir, manger et se laver à la piscine ou en payant au camping), le van nous apporte une liberté difficile à décrire. Cette sensation est d’autant plus incroyable à vivre dans un pays comme la Nouvelle-Zélande ou en l’espace d’une heure vous passez d’un glacier à une magnifique plage bordée de collines verdoyante. Quoi de plus agréable également que de s’endormir les pieds dans l’eau dans la Golden Bay, bercés par le bruit des vagues et de se réveiller avec un magnifique arc-en-ciel au lever du soleil. Les exemples comme cela sont nombreux. Nous vivons en contact permanent avec la nature et sommes émerveillés par la richesse de la faune et de la flore ici. Alors même s’il est parfois difficile de vivre dans un endroit exigu et de batailler pour trouver un endroit où passer la nuit, nous avons en retour des moments de pur bonheur qui font paraitre le reste bien futile. Voila pour notre vie dans le van. Un confort spartiate mais une vie de bohème que nous n’échangerions pour rien au monde avant de renfiler nos bon vieux sacs-à-dos en Australie.


© 2007 Autour du monde | Thème iKon Wordpress par TextNData | Traduit par (niss.fr) | Propulsé par Wordpress | rakCha web directory