Déranger, ranger, déranger, ranger, chercher, chercher encore… « Mais ou t’as mis ca ?, J’y ai pas touché, c’est toi qui t’en es servi la dernière fois ! Et merde va…». Au départ, la vie dans le van se résumait un peu à ca. Petit à petit nous avons pris nos marques. Nous sommes maintenant devenus vraiment efficaces et nous nous sommes habitués au peu de place que nous avons pour bouger dans le van. Nous avons trouvé une petite routine dans notre quotidien. Chaque chose a sa place et chacun connait son rôle (Gilles attrape tout ce qu’il faut pour le petit-déj, Hannah met tout en place sur la table,…). Ça fait du bien de trouver des repères après les mois passés en Asie. Lorsque nous rentrons de visite ou de promenade, nous nous sentons un peu comme dans notre maison. Certes une maison sans électricité mais toujours agréable à retrouver. Pour les plus curieux, nous faisons pour la plupart du temps du camping sauvage. Dans l’ile du nord, c’était très facile. Gilles ira même a jusqu’à dire que la Nouvelle-Zélande est un terrain de camping géant. Il y a des toilettes et lavabos partout et des petits coins tranquilles pour dormir au bord des routes, des plages ou des criques. Puis une première fois dans l’ile du sud, dans la Golden Bay, nous nous ferons virer alors que nous étions au lit (pas qu’il était très tard mais n’ayant pas la lumière on vit au rythme du soleil…). Un monsieur s’est approché doucement avec une lampe de poche et l’a gentiment orientée vers le van. A peine passé la tête hors du véhicule, on s’entendra dire : « there’s a campsite just there » en pointant du doigt le terrain juste derrière nous. Nous bougerons sans rechigner (nous conduirons jusqu’à la prochaine ville), en ravalant les jolis noms d’oiseau qui nous venaient à la bouche (on pense que c’était le propriétaire du camping du petit village de Collingwood). La deuxième fois fut un peu plus violente. Quatre heures du mat… Pan pan pan sur le van. Hannah saute hors du lit. « Council security, vous devez partir d’ici avant que les flics arrivent sinon c’est 500 dollars d’amende chacun car vous n’avez pas le droit de dormir la et on va aussi immobiliser votre véhicule ». Inutile de dire que nous avons pris les jambes à notre cou et avons déguerpi au plus vite. Depuis cette épisode, aucune déconvenue. Dans les zones rurales, on fait bien attention à ne pas dormir la ou c’est formellement interdit et dans les grandes villes on se dirige vers les zones résidentielles (notre van est petit et discret et se confond bien parmi les autres voitures). Et puis parfois, on se paie le luxe d’aller au camping. Là, c’est le grand confort : sanitaires et cuisine équipée ou nous en profitons pour nous faire un bon repas chaud un peu plus élaboré que d’habitude (nous pouvons aussi cuisiner dans notre van, malgré la promiscuité !).

En dehors des petites préoccupations quotidiennes (dormir, manger et se laver à la piscine ou en payant au camping), le van nous apporte une liberté difficile à décrire. Cette sensation est d’autant plus incroyable à vivre dans un pays comme la Nouvelle-Zélande ou en l’espace d’une heure vous passez d’un glacier à une magnifique plage bordée de collines verdoyante. Quoi de plus agréable également que de s’endormir les pieds dans l’eau dans la Golden Bay, bercés par le bruit des vagues et de se réveiller avec un magnifique arc-en-ciel au lever du soleil. Les exemples comme cela sont nombreux. Nous vivons en contact permanent avec la nature et sommes émerveillés par la richesse de la faune et de la flore ici. Alors même s’il est parfois difficile de vivre dans un endroit exigu et de batailler pour trouver un endroit où passer la nuit, nous avons en retour des moments de pur bonheur qui font paraitre le reste bien futile. Voila pour notre vie dans le van. Un confort spartiate mais une vie de bohème que nous n’échangerions pour rien au monde avant de renfiler nos bon vieux sacs-à-dos en Australie.