Du 17 au 25 avril 2010

On avait entendu toutes sortes de rumeurs sur Fiordland: il pleut beaucoup (ce qui nous sera confirme une fois sur place, en moyenne 7m d’eau par an !) et la vue sur les fjords est souvent perturbée par la présence de gros nuages. Nous n’avions jamais vu de fjords et nous étions impatients de visiter cette région et plus particulièrement les deux fjords que sont le Milford Sound et le Doubtful Sound.
Nous sommes ainsi arrivés dans la petite bourgade de Te Anau sous un grand soleil ce qui nous a rendus plutôt optimistes pour le reste de notre séjour dans la région. Depuis Te Anau nous avons roulé en direction de Milford. Au risque de nous répéter, nous avons été une fois de plus surpris par la beauté et la diversité des paysages sur ces 120 kilomètres de route. Cependant, un peu avant d’arriver au tunnel emmenant à quelques encablures de Milford, le temps a changé de façon soudaine et les nuages se sont invités dans le paysage. A la sortie du tunnel, c’était pire : il pleuvait et les nuages étaient encore plus épais ! Malheureusement pour nous, les rumeurs n’étaient pas totalement infondées. Nous sommes arrivés de nuit à Milford ou il n’y avait strictement rien a part l’embarcadère, ce qui était franchement déprimant. Alors que nous avions décidé de ne pas faire de promenade en bateau, le réceptionniste du camping nous a proposé une excursion pour le lendemain matin à un prix défiant toute concurrence. Nous avons donc changé de plan et mis notre réveil pour partir en croisière de bonne heure le lendemain. Notre réveil au camping ne laisse rien augurer de bon coté météo. Un léger crachin et des nuages assez épais nous bloquent la vue. Pourtant, lorsque nous prenons notre petit bateau a 9 heures précise, le temps est parfait (ou presque). La vue sur le plus célèbre des fjords néo-zélandais est magnifique.

A bord, la tranquillité du lieu n’est même pas troublée par la vingtaine de pèlerins qui nous tiennent compagnie. Le tour de deux heures est passé à une vitesse incroyable, entre une sortie en mer (pour admirer le fjord depuis la mer), une rentrée avec le bateau sous une cascade ou l’observation d’un bébé otarie seul sur son rocher. Nous avons adoré la beauté des montagnes plongeant dans l’eau (qui n’est pas sans rappeler la rivière Li en Chine) et l’étonnante végétation qui y pousse. Milford Sound est classé par les Kiwis comme le premier site touristique à visiter en Nouvelle-Zélande. Pour nous, cela restera une parfaite mise en bouche puisque le lendemain nous partions en croisière sur le deuxième plus grand fjord local, le Doubful Sound (sous les chaudes recommandations de Sylvain et Quitterie rencontrés en Inde et avec qui nous avions partagé un repas quelques jours plus tôt).



Le temps est encore une fois de notre coté. Alors que depuis une dizaine de jour le temps était à la pluie et aux nuages dans ce fjord, nous avons droit à un temps incroyable.




Nous passerons l’après-midi, la nuit et la matinée dans le bateau. A bord nous avons fait la connaissance d’un couple de Chinois qui partageait notre cabine (les cabines doubles sont hors de prix). Nous passerons la soirée avec eux, à nous remémorer les bons moments passés en Chine et a parler de leur vie en Australie. On en oublierait presque le but de la croisière : voir ce fjord immense et majestueux.

Comme à la Baie d’Along, le coucher du soleil sur la mer de Tasmanie a été incroyable mais plus encore restera dans notre mémoire le réveil matinal.


Ainsi, après avoir navigué dans le bras principal du fjord sous un soleil radieux, nous avons gagné le Crooked Arm dans un brouillard à couper au couteau. Là, l’équipage a coupé toutes les machines. Il nous sera difficile d’oublier ces quelques minutes de silence au milieu du fjord. Pendant que le bateau partait tranquillement à la dérive, nous assistions à un concert ou se mélangeaient le bruit de cascades et la douce mélodie des chants d’oiseaux. Nous resterons aussi ébahis devant la beauté des quelques rayons de soleil perçant l’épais brouillard, offrant une lumière presque irréelle et paradisiaque.


Le retour sur la terre ferme fut difficile mais un joli programme nous attendait. Après avoir longuement hésité et vérifié la météo, nous sommes partis vers les Catlins, une des régions les plus sauvages de la Nouvelle-Zélande située à l’ extrême sud de l’ile. Au programme, observation des lions de mer et des pingouins aux yeux jaunes (une espèce très rare et menacée) depuis la plage. Le temps étant décidément bien clément, nous avons pleinement profité de ce que cette terre sauvage avait à nous offrir. Ainsi, les arrêts à Purpoise Bay (ou on peut nager avec les dauphins lorsque c’est la saison,) ou Nugget Point nous ont permis d’assister à des couchers de soleil encore une fois sublimes.







Avant de remonter vers Dunedin, grande ville assez sympa, nous avons fait un tour dans la Otago Peninsula pour voir des albatros et des pingouins bleus. Les albatros ne se sont pas montrés et les pingouins bleus ont joué avec nos nerfs, arrivant une heure après l’heure de rendez-vous. Ainsi dans le noir et alors que nous remontions à la voiture, ces derniers, petits malins, sont sortis de l’eau. Gilles a couru vers la plage et a pu en apercevoir quelques uns grâce à la débilité de certains touristes (qui mettent le flash alors que cela effraie les petits pingouins). Ce fut malgré tout très sympa et même assez rigolo de voir les pingouins se trémousser assez maladroitement pour regagner leur nid.
Otago Peninsula

Après nos quelques jours prêts de la nature, nous regagnions Dunedin et y retrouvions Harry et Magali (que nous avions rencontrés aux Catlins) pour une après-midi très sympa et surtout un match de rugby entre deux équipes du super 14. Malgré un froid assez cinglant, nous avons apprécié le spectacle, notamment la première mi-temps ou un nombre incalculable d’essai a été marqué.

Au programme pour le prochain article, notre remontée vers le nord. Pour le moment nous avons été servis pour le temps et notre programme (au jour le jour) s’est goupillé de façon assez incroyable. Cette ile du sud se révèle décidément fascinante et sauvage. Nous avons de plus fait quelques rencontres agréables et intéressantes, ce qui rajoute toujours un petit plus aux découvertes traditionnelles.