Du 27 juin au 2 juillet 2010

San Martin de Los Andes : une étape non prévue au programme
Faux départ pour San Carlos de Bariloche. Nous avons quitté le village de Pucon sous la pluie (la réputation de cette région pluvieuse en hiver n’est donc pas infondée) et passé la frontière dans les Andes sans encombre malgré l’épaisse couche de neige au sol. En route, nous avons traversé le parc national de Lanin, le poste de frontière se situait au pied du volcan Lanin, majestueux (3768 mètres).

lanin volcano

Une fois en Argentine et après avoir descendu la montagne, le paysage a changé de façon soudaine : les montagnes enneigées se mêlaient aux plaines désertiques et sèches avec leurs roches aux formes bizarres plantées au milieu de nulle part. Superbe ! Quelques heures plus tard, nous faisions une halte à San Martin De Los Andes, une ville touristique et bourgeoise au pied de la montagne, réputée pour sa station de ski. Comme nous devions attendre trois heures (enfin c’est ce qu’on croyait) pour prendre la connexion pour San Carlos de Bariloche, nous sommes allés en ville où nous avons passé l’après-midi dans un salon de thé à regarder le match Argentine-Mexique ; il y avait une sacrée ambiance surtout que l’Argentine a gagné 3 buts à 1. Des que le match s’est terminé, les habitants se sont précipités dans la rue principale, certains a pied, d’autres en voiture ou à moto tout en criant ou klaxonnant. C’était exactement la même scène à laquelle nous avions assistée au Chili, à Pucon ou à Valparaiso , mais avec un fanatisme encore plus prononcé ! Nous avons donc suivi la foule puis nous sommes dirigés jusqu’au terminal de bus où nous attendaient nos sacs et le bus. A peine arrivés, le guichetier nous a lancé un « El Bus se fue ». On a mis un certain temps à comprendre comment c’était possible, surtout que nous avions 40 minutes d’avance. Et Gilles a alors compris que l’Argentine avait une heure d’avance sur le Chili, le bus était donc parti depuis 20 minutes…. Personne ne nous avait avertis, surtout pas la gentille dame qui nous a vendu les billets à Pucon et qui nous avait bien précisé que nous aurions de l’attente à San Martin De Los Andes…. Et nous ne nous étions pas du tout imaginé qu’il pouvait y avoir un décalage horaire entre ces deux pays (même avec l’expérience de huit mois de voyage derrière nous) ! Après quelques minutes d’énervement, nous remettions nos sacs sur le dos et partions à la recherche d’une auberge, au milieu de la foule complètement en transe. A ce stade de la coupe du monde, il ne s’agissait pourtant que des huitièmes de finale !

San Carlos de Bariloche : des lacs et des montagnes à l’infini
Le lendemain matin, nous prenions le bus pour Bariloche…. Et nous avons vite réalisé que c’était une très bonne chose de faire la route de jour (et non de nuit comme cela aurait été le cas si nous étions partis la veille) car elle était incroyable ! « La Route des Sept Lacs » est si belle que des excursions en bus pour les touristes sont organisées depuis Bariloche. Les paysages de montagnes enneigées plongeant dans les lacs, le tout sous un grand soleil, étaient ma-gni-fiques ! Après avoir fait un petit tour à l’office de tourisme, nous avions la confirmation que ce temps exceptionnel à Bariloche est très rare en hiver. La ville est agréable, elle se situe au bord d’un lac (encore un !) et est très prisée des touristes brésiliens qui viennent par charters entiers pour aller skier dans la station à proximité. La jet-set argentine s’y rend aussi, c’est un peu Saint-Tropez version montagne. Mais ce sont surtout les environs de Bariloche qui attirent les touristes et particulièrement le Cerro (colline) Companario, à 18 kilomètres de la ville. Du sommet, on domine le lac Perito Merino et on peut admirer les montagnes aux alentours.

Sur le chemin du retour, nous avons dégusté des spécialités locales (qui trouvent leur origine dans la cuisine allemande). Au menu, viandes (chevreuil, agneau, chèvre), truite et fromages fumés accompagnés de salades. Le lendemain soir, nous prenions la route pour Puerto Madryn, à 750 kilomètres de Bariloche, sur la côte atlantique.

Puerto Madryn : le ballet des baleines
12 heures de bus plus tard, un comité d’accueil assez particulier nous attendait : une demi-douzaine de baleines nageait dans la baie juste à côté de notre auberge. Nous les avons admirées tout en prenant notre petit-déjeuner et en regardant le soleil se lever sur l’océan atlantique que nous n’avions pas vu depuis plus de huit mois.

Nous nous sommes aussi promenés sur la plage et sur la jetée d’où nous écoutions le souffle des baleines et suivions leurs figures dans l’eau. Le lendemain nous partions pour la Péninsule Valdes, classée par l’UNESCO. Premier arrêt : la plage El Doradillo où nous avons été accueillis par une baleine qui a fait deux saltos ! Nous sommes restés un quart d’heure à nous promener au bord de l’eau, les baleines étaient a moins de dix mètres, incroyable ! Nous avons poursuivi notre route en direction du petit village de Puerto Piramides (400 habitants, 2000 visiteurs par jour en été !). Notre guide nous a expliqué ce que la péninsule avait de particulier. Les deux golfs qui la bordent servent de refuge, les baleines peuvent s’y reproduire et surtout donner naissance. Au large, les orques dévorent les baleines mais ils ne s’aventurent pas près de la péninsule. La gestation d’une baleine dure un an et la mère élève son enfant pendant deux ans donc elles ne se reproduisent que tous les trois ans et le taux de mortalité des baleineaux est très élevé, l’espèce (baleines australes) n’est tout de même pas en voie d’extinction mais reste fragile. De retour sur terre, la péninsule est en fait désertique et la végétation très sèche. Nous avons pu y voir des guanacos (lamas sauvages), des émeus (petites autruches) et même un tatou (il était trop rapide et on n’a pas pu le prendre en photo) ! Nous avons aussi vu des éléphants de mer qui étaient assez impressionnants par leur taille.

De retour à Puerto Piramides, nous avons embarqué sur un bateau et quelques secondes plus tard, nous faisions la rencontre d’une baleine. Le capitaine a coupé le moteur et on l’a regardée nager autour du bateau. On est ensuite allé plus loin dans le golf et on en a vues beaucoup! L’une d’entre elle est même passée sous le bateau : les femelles mesurent jusqu’à 18 mètres et les mâles seulement 15 mètres mais le bateau a tenu bon. Une journée magique !
Le soir-même, nous partions pour El Calafate, 24 heures de bus en perspective.