Autour du monde

Nous sommes attendus pour de joyeuses retrouvailles nocturnes à Ho Chi Minh Ville (Saigon pour les moins jeunes), par Gilles et Hannah rayonnants.
Dès le lendemain, aux aurores, nous partons pour un périple dans le delta du Mékong vietnamien. Dung, notre guide choisi par nos hôtes nous accompagnera au fil de l’eau ou de la route. Notre première journée, après la traversée du fleuve mythique, se déroulera sur l’ile d’Anh Binh. Belle ballade à vélo sur l’ile et la nuit se passera dans le bungalow sur pilotis très près de la nature. Puis, au lever nous prendrons le bateau à nouveau pour le marché flottant de Cai-Be avec visite sur terre d’une « fabrique » de diverses sucreries délicieuses, faites maison avec beaucoup d’ingéniosité. Le marché flottant du lendemain à Cai-Rang s’avérera beaucoup plus riche. Une multitude de bateaux de marchands, de clients et de …touristes s’entremêlent sans aucune anicroche. Nous constatons que les bateaux les plus gros servent d’habitat à toute la famille, dans des conditions pour le moins précaires. Cette partie du Vietnam ne semble guère avoir évolué depuis 1994, année de notre première visite. Le dernier soir va distiller son lot d’émotion. En effet autour d’une petite bière, Dung nous contera comment ses rêves et donc sa vie furent brisés par les khmers rouges au Cambodge.

Du Cambodge, il en sera question dès le jour suivant puisque nous prenons le bateau de Chau Doc à Phnom Penh pour un voyage de quatre heures sur le majestueux fleuve. La capitale, ville très étendue, s’avère plus calme que Saigon, tant par une circulation moindre que par des gens moins portés sur le klaxon. Malgré la chaleur (37 degrés à l’ombre) nous ferons quelques belles visites, en particulier le Palais Royal et sa Pagode d’Argent somptueux.

Nous allons également nous confronter aux abominations commises par Khmers rouges lors de notre visite au Musée du Crime Génocidaire, aussi nommé S21. Cet ancien lycée a servi de lieu de torture et d’extermination pour les intellectuels et opposants au régime de Pol Pot. Nous ressortons de la tout secoués et tremblants en pensant à ce qu’une idéologie poussée à l’extrême peut entrainer. Et à cette époque là, je (Serge) me dorais la pilule impunément en Thaïlande sans que rien ne transpire de cette période terrible de l’histoire du Cambodge.
Par la suite, nous prendrons la direction du Sud et après quelques heures de bus, nous arriverons à Kampot. De là, nous rejoindrons notre guesthouse après un quart d’heure en tuc-tuc sur un chemin très chaotique. Logés dans des bungalows sur pilotis, nous apprécierons le calme de la vie au bord du fleuve.

Le soir autour d’un buffet de petits plats délicieux, nous écouterons les péripéties de voyage d’un couple de Québécois, dont la verve et l’accent nous réjouirons. C’est le lendemain soir que nous clôturerons ébahis notre séjour dans ce joli petit coin. Partis sur une barque, nous assistons au ballet des poissons volants, poissons ricochets dirons-nous plutôt, à la lumière d’une torche. Puis sur la rive nous regardons, tels des enfants émerveillés, le spectacle insolite des lucioles clignotant comme des guirlandes de Noël. L’eau pour ne pas être en reste se teintait d un vert fluorescent lorsque nous agitions avec la main son planton luminescent.
Le lendemain, nous louons une moto pour Kep distant de 25 km (notre départ, Nadine et moi, sur la moto valait son pesant de cacahuètes) et nous passons l’après-midi chez Lili Perle ou les filles s’en donnent à coeur joie à la confection de leurs propres bijoux ! Nous assisterons quand même en fin d’après-midi à un somptueux coucher de soleil, avant de se baigner et de rentrer by night en moto. Là aussi ce ne fut pas triste.

C‘est à regret que nous quittons déjà le Sud pour nous rendre via Phnom Penh à Siem Reap, point de départ pour les visites sur les sites d’Angkor. De ceci, nos hôtes vous entretiendront. Lorsque nous quitterons le Cambodge, des images plein la tête, ce qui restera à coup sur dans notre mémoire, ce sont la gentillesse et l’éternel sourire de ce peuple.
Merci à Hannah et Gilles de nous avoir proposé de nous exprimer sur leur blog, et pardon a ceux qui ne nous attendaient pas la !
Serge

Cette première partie du périple étant évoqué par Gilles, Hannah et Serge, je vais aborder un autre plan du voyage. A l’origine, lorsque Gilles et Hannah nous ont fait part de leur désir de voyage, j’avoue à titre personnel ne pas avoir bondi de joie. Ils ont osé franchir le pas – ce que je trouve aujourd’hui particulièrement courageux – et nous ont invités à les rejoindre. Et là, je leur dis MERCI. MERCI car sans doute, sans leur initiative, je n’aurais pas envisagé ce type d’expérience aujourd’hui dans ces conditions là. Je me réjouis de constater que cette façon de voyager me fait palpiter. Le voyage en lui-même n’est pas toujours facile. Mes états d’âme vibrent selon les situations vécues : la peur, la douleur, l’énervement, la joie, l’euphorie font partis de mon quotidien. Mais quelle richesse, quelle ouverture ! Mon rêve secret d’aventure s’est transformé en réalité. Une autre porte vient de s’ouvrir et laisse augurer de belles perspectives. On dit bien que les voyages forment la jeunesse…
Nadine