Du 17 au 21 février 2010

S’il existe des visites plus difficiles à rendre compte que d’autres, il en est bien ainsi pour la visite des temples d’Angkor. Le Taj Mahal et la Baie d’Along sont d’une beauté à couper le souffle, la Grande Muraille de Chine et les forts indiens sont d’un gigantisme fantastique, la Cité Interdite de Pékin ou les palais des maharadjas sont d’une finesse incroyable. Mais comment qualifier cette cité vieille de plus de dix siècles ? Si mystérieusement conservée dans la jungle cambodgienne, ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle que les temples ont été redécouverts.
Notre première approche du site fût malheureusement assez détestable : nous nous sommes rendus sur le temple de Pnomh Bakeng pour admirer le coucher du soleil. Le spectacle auquel nous avons assisté nous a attristés et même choqués. Des milliers de touristes étaient entassés sur le sommet de ce petit temple. Et si la majorité de ces derniers se conduisaient de façon civilisée, nous avons pu observer de nombreux comportements assez insupportables. Certains iront même jusqu’à déplacer des pierres du temple pour mieux y voir ou simplement pour s’asseoir, ou à monter sur un amas de pierre alors qu’un panneau notifiait pourtant avec clarté de ne pas le faire. Comment ne pas s’indigner devant de tels comportements ? Nous sommes redescendus, plus énervés du spectacle qui venait de se dérouler sous nos yeux qu’heureux du beau soleil se couchant sur la jungle cambodgienne. Nous pouvons dénoncer une gestion plus qu’ hasardeuse de la compagnie privée ( !!) qui est propriétaire des temples et qui entasse l’ensemble des touristes sur seulement deux sites a l’heure du coucher du soleil. On s’est posé la question de savoir si à ce rythme là, ces deux temples vont pouvoir être conservés dix siècles de plus.
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Cependant, après l’indignation vînt l’émerveillement. Le lendemain, nous attaquions fort par la visite du plus fameux des temples d’Angkor, le bien nommé Angkor Wat. La première vision du temple (en travaux, arghhh), si elle reste magique n’est pas la plus impressionnante. L’oeuvre s’apprécie dans son immensité. Les bas reliefs relatant des épisodes du Ramayana sont d’une précision et d’une beauté étonnante. L’état dans lequel les sculptures ont été conservées est remarquable. Le plus surprenant concernant le complexe restera peut-être la multitude de salles et de cours intérieures et l’harmonie qui règne dans l’architecture générale. Alors oui, nous avons été scotchés par le temple. Scotchés mais pas forcément émus lors de la visite de certains temples comme le Ta Prohm ou le Bayon.

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Le Ta Prohm est une cité remarquablement habitée par la nature. Certains murs ou bâtisses ne tiennent que grâce aux racines d’immenses arbres. La sensation visuelle est impressionnante. Alors que certaines racines envahissent les murs et apparaissent vivantes, les arbres tels des humains semblent posséder la cité et veiller sur elle. Celle-ci, inhabitée depuis longtemps possède une vraie âme, ce qui en fait tout son charme.




Le Bayon, lui, est beaucoup plus mystique. Constitué de multiples tours à quatre visages, on se sent observé de partout. Là où le regard se dirige, un visage vous fixe, tout en vous souriant la plupart du temps. Si la finesse des sculptures n’est pas impressionnante, la grâce exprimée par le visage est bien réelle. La sérénité et la sagesse de tous ces êtres nous ont totalement envahis. Et alors que certains semblent scruter au plus profond de notre âme, d’autres restent là, tranquilles, et dorment pour l’éternité.




Pendant trois jours, menés par notre inconditionnel chauffeur de tuk tuk, nous avons donc découvert avec un regard attentif et admiratif la majorité des sites a proximité de Siem Reap.

Le plus étonnant concernant les temples d’Angkor est la richesse et l’homogénéité de l’ensemble des sites. Nous avons été surpris par l’originalité et la singularité de chaque site et par le plaisir avec lequel nous avons parcourus pendant trois jours chaque temple. Les plus anciens, les moins connus, pas un ne nous a déçus et a aucun moment nous n’avons ressenti de lassitude.


Pour ne rien gâcher, notre guesthouse (Golden Mango Inn) était très confortable. Nos hôtes ont fait preuve d’une qualité d’accueil remarquable et d’une gentillesse naturelle assez exceptionnelle pour être notifiée ici.
C’est donc avec un petit pincement au cœur que nous avons quitté Angkor (la ville de Siem Reap n’est pas folichonne mais pas désagréable) et les temples d’Angkor pour rejoindre Bangkok avant de nous diriger vers notre dernière destination en Asie, le Laos. Le Cambodge restera définitivement comme le pays du sourire. Si les paysages ne sont pas aussi variés qu’au Vietnam, nous avons particulièrement apprécié la gentillesse et la bonne humeur des gens. Le contraste avec la souffrance vécue par le peuple il y a peu n’en est que plus saisissant.

PS1 : a venir des nouvelles de nos aventures sur les routes du Laos
PS2: il a fallu une dose de magie a la Harry Potter pour réparer notre blog… On lui rend donc hommage